La tempête aprés le calme

Non loin de la grande église campagnarde se trouvaient d’immenses plaines et champs à perte de vue. Et sur ces plaines se trouvaient régulièrement quelques monticules en guise d’uniques montagnes. Se trouvant sur l’un d’eux, Divya Valentina, une jeune prêtresse de l’église, regardait l’horizon d’un œil vide. Un calme inhabituel régnait en ces lieux, pas même un piaillement d’oiseau, pas même un simple souffle de vent, la jeune démone n’avait que le soleil pour lui tenir compagnie. La tranquillité, c’était bien, mais quand c’était aussi vide…D’un distrait, elle frotta l’une de ses longues cornes noires en formes d’ailes de chauve-souris, appréciant leur dureté du bout des doigts. S’installant sur une grande pierre de nacre, elle garda les yeux fixés vers le lointain, alors que son autre main insérait le crucifix qu’elle avait autour du cou. Cet objet n’était rien d’autre qu’une sorte de grigri porte bonheur. Elle n’avait jamais été croyante, mais le simple fait de vouloir le retirer jetterait le mauvais œil sur elle. C’était peut être la présence de l’église qui lui faisait penser de telles choses…

La jeune démone prêtresse sursauta en entendant un grondement au dessus de sa tête. Puis, un léger sourire apparut sur son visage. Elle avait peur du tonnerre à présent ? C’était à cause du silence…sans doute…Les nuages noires commencèrent bientôt à envahirent le ciel, cachant le soleil. Et, sans prévenir, la pluie tomba d’un seul coup, comme de petits pics de glaces tombant du sol. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Divya fut trempée jusqu’au os…elle n’aimait pas la pluie. Mais le bruit des multitudes de gouttes d’eau tombant sur le sol produisait un clapotis très agréable, ce fut cela qui la décida de ne pas partir pour se mettre à l’abri. Cela eut pour effet de calmer le malaise qui l’avait prise durant toute la matinée…une sorte de malaise inconnue, peut être, encore une fois, à cause de la présence de l’église.

Après quelques minutes, elle se décida enfin à bouger, allant se réfugier sous un grand chêne non loin de là pour attendre que la pluie s’arrête. Ensuite, elle passerait le temps comme elle le pourrait en attendant la nuit. Et une fois la nuit arrivée…elle pourrait enfin s’amuser un peu dans une des ruelles de la ville après avoir dénichée une victime à l’esprit souillé par le mal. C’est qu’elle s’ennuyait ces derniers temps…rien ne se passait dans sa vie…

(mauvais pour un premier post…j’espère que je ferait mieux la prochaine fois.)

[Pas trop mal, ne t'en fais pas ! Si t'es pas habituée au rp, tu apprendras vite que les débuts de sujet sont d'une nullité rare si t'as pas une inspiration particlière. Puis, pour un premier poste, c'est vraiment pas mal du tout, je me débrouillais pas comme ça au début ! ^^]

Morgane attendait sous un arbre, grelotante de froid. Ses vêtements mouillés lui collaient à la peau et ses longs cheveux dégoulinaient, ce qui n'arrangeait rien à la situation. Si elle était là, à rester comme une enfant perdue, il y avait une explication logique. Tout ce qu'il y a de plus logique, même.

Comme d'habitude -pourquoi croyez-vous qu'elle se retrouvait dans des lieux si sordides, sinon !- elle était à cet endroit en premier lieu parce qu'elle y trouvait quelques plantes rares pour des décoctions très utiles. La vie d'herboriste est bien dure ! Surtout pour la jeune femme. Combien de fois s'était-elle faite aborder par des gens -notemment des hommes- peu recommandables. Elle avait su souvent se sortir de ce genre de situations, mais ce n'était pas toujours évident. (N'est-ce pas Tenro ? )

Les plantes, elle les avait. De jolies et délicates petites fleurs blanches qui allaient finir par prendre la pluie...Ô joie de la cueillette ! Refermant correctement la saccoche en cuir, elle attrapa un pan de sa longue jupe et se mit à courir. Plus haut, il y avait une église. Elle s'y abriterait le temps que la pluie cesse. Avec un peu de chance, il y aurait quelqu'un pour lui tenir compagnie ; généralement, elle tombait sur le prêtre ou un paroissien. Elle les aimait bien, malgré qu'elle ne soit pas croyante. En fait, ils parlaient de botanique et ils avaient toujours quelque chose à dire, à apprendre, à lui apprendre.

Bref, elle ne tomba sur personne quand elle ouvrit la porte. Du moins le pensa-t-elle. Une fois la porte fermée à grand bruit, elle remarqua qu'il y avait quelqu'un d'autre, mais elle ne connaissait pas cette personne. Enfin, elle ne savait pas encore, elle ne l'avait pas encore vraiment vue, mais au premier coup d'oeil, ce n'était pas une personne habituée.

"Bonjour, dit-elle. Vous avez été surprise par la pluie ?"

Elle secoua a longue chevelure et se redressa. Décidément, ses cheveux étaient trop épais pour sortir par un temps pareil sans attraper froid !

(Ca se voit tant que ça que je suis une débutante ? T_T Merci beaucoup pour le compliment, c’est gentil. Ca va sûrement m’aider à progresser.)

Avez-vous déjà essayez de vous abriter sous un gros chêne pour échapper à la pluie ? Généralement, c’est efficace, étant donné leur feuillage relativement touffu. Mais manque de chance, Divya était tombé sur un chêne mort, dépourvue de toute feuille digne de ce nom ! Bon…de toute façon, à quoi cela pouvait il servir alors que l’église où elle exerçait sa profession se trouvait non loin de là ? Ne prenant pas même la peine de se presser, la jeune démone arriva la bas trempée jusqu’aux os, sans vraiment en être gêné. Elle avait froid…mais elle aimait cette sensation, car elle pouvait lui rappeler qu’elle était encore en vie. Restant devant l’entrée sous le porche, elle essora ses longs cheveux et attendit d’être un peu moins mouillée avant de pousser les deux battants de la grande porte, ayant fait cela pour éviter de mettre de l’eau partout. Encore une fois, Divya n’était pas croyante…seulement respectueuse de ce lieux saint. Et maintenant ? Et bien…il n’y avait plus qu’à attendre que la pluie cesse, tout simplement…

Tournant le dos à la grande porte, la jeune démone ferma les yeux, écoutant le clapotis que faisaient les gouttes d’eau en tombant sur le bâtiment. Bientôt, le tonnerre résonna, alors que l’église était illuminée pendant une fraction de seconde par un éclair lointain. Cela devait être la véritable tempête maintenant, dehors. On peut dire qu’elle était arrivée juste à temps…Dieu, quelle violence ! Instinctivement, elle reprit son crucifix dans sa main, restant debout en plein centre de la grande salle principale de l’église. Mise à part la pluie et le tonnerre, il régnait un véritable silence, comme si…Tient non…la porte grinça de nouveau, prouvant que quelqu’un d’autre venait de la franchir. Ainsi, elle n’était donc pas la seule à vouloir se servir de l’église comme abri ? Divya, absorbée dans ses réflexion garda les yeux fermés et la tête baissé…comme l’aurait fait une prêtresse en pleine prière, quoi…

Ce ne fut que lorsque la nouvelle personne arrivante, une femme vue sa voix, lui adressa la parole que la jeune démone pivota lentement sur elle-même pour mieux l’observer. Une main sur son cœur et l’autre le long de son corps, elle s’inclina doucement, ses cornes ayant de cette façon une allure de grande pince…cela pouvait paraître assez effrayant, surtout dans un tel lieu. Une fois redressée, un curieux sourire s’afficha sur ses lèvres : un mélange de calme, de curiosité…et d’autre chose aussi…

« Bonjour, chère enfant…C’est le cas en effet, bien que je réside en ces lieux une grande partie de mon temps. Cela doit être la même chose pour vous, je suppose ? Dans ce cas, sachez que vous êtes sous la protection de cette humble église durant tout le temps que vous y resterez… »
C’est une formule culte de politesse qu’elle avait parfois l’habitude de ressortir. Observant d’un peu plus près la nouvelle arrivante aux cheveux noirs comme la nuit. La pauvre…elle devait être mort de froid. Cela eut pour effet de faire apparaître un nouveau sourire sur le visage de la jeune prêtresse.

« Vous n’avez pas froid à être trempée comme cela ?dit elle d'une voix plate et calme. Vous allez finir par attraper la mort si vous restez ainsi ! »

[Au contraire, tu aurais pas parlé de premier poste au début, je m'en serais pas doutée ! Pour les progrès, tu vas voir, y a que des bons rpistes, ici, ça va aller tout seul ]

Par tous les saints en lesquels elle ne croyait pas, Dieu qu'elle haïssait l'orage en cet instant. Pourquoi mais pourquoi fallait-il qu'à chaque fois qu'elle partait un peu loin de chez elle, il lui arrivait un truc qui l'empêchait de revenir à une heure normale ? Elle cessa de pester intérieurement, elle avait au moin un toit sur la tête et pas un amas de branches gardant l'eau pour mieux la lui déverser sur la tête au moment où elle s'y attendrait le moins...À moins que le toit de l'église ne se troue d'un coup, elle ne risquait pas ce genre d'incident à l'intérieur de la bâtisse, du moins l'espérait-elle.

Elle salua la personne qui se trouvait elle aussi dans ses lieux. Comme cette dernière était de dos, Morgane n'avait pas vu ses cornes. Ce n fut que quand la jeune femme se tourna vers elle qu'elle les vit. Elle n'eut pas vraiment peur, les gentils démons avaient bien le droit d'exister ! Et puis, qu'un des leurs puissent entrer dans un lieu sacré, ce n'était pas courant. La jeune herboriste en conclut donc qu'elle n'avait pas grand chose à craindre de cette créature.

Elle fut surprise d'apprendre que la démone résidait dans cette église. Il fallait dire aussi que cela faisait longtemps qu'elle n'y avait plus mis les pieds, aussi pour peu que l'inconnue fut arrivée pendant ce laps de temps, elle n'avait pas à s'étonner.

"Merci." répondit-elle en s'inclinant.

La formule usuelle de politesse, c'était presque si la jeune femme la connaissait par coeur. Cependant, qu'on soit si hospitalier avec elle, enfin, qu'on lui prescrive d'attraper mal avec des vêtements trempés, elle n'en avait pas tellement l'habitude.

"ça ira, ne vous en faites pas. Et puis, un petit rhume ne va pas me tuer !" dit-elle simplement avec un sourire.

[ça, je n'en doute pas un seul instant =))

Sous l’énonciation du mot « merci » de la jeune personne, Divya inclina la tête une seconde fois, son sourire toujours aussi présent sur le bout des lèvres. Ce n’était pas un sourire de bienveillance, ni un sourire forcé. C’était son sourire habituel : à la fois étrange, peu rassurant et sympathique en même temps. La remarque de cette arrivante la fit presque rire. Elle était trempée des pieds à la tête mais apparemment ça avait l’air d’aller. La prêtresse démone secoua pourtant doucement la tête de droite à gauche, fermant les yeux et resserrant un peu plus sa main contre son crucifix en bronze.

« Oh, il ne faut jamais être aussi optimiste ! Qui sait ce que les démons malins nous réservent derrière les chemins de la vie… »

C’était à double sens, étant donné qu’elle faisait justement partie de la race des démons. Mais ses principales occupations lorsqu’elle était en bonne compagnie était de troubler cette fameuse compagnie. Voir leurs réactions dépitées, leurs sourcils levés et leur bouche grande ouverte était toujours un spectacle amusant et distrayant pour la jeune démone. Elle se mit à sourire de plus belles, dévoilant des dents blanches et légèrement en pointe, à la manière des grands prédateurs. Un nouvel éclair zébra le ciel, aveuglant l’ensemble de la salle faiblement éclairée pendant quelques secondes faisant gronder le tonnerre. Lorsque la visibilité revint à la normale, Divya se trouvait face au grand hôtel du fond de la salle, les bras croisés derrière le dos. Elle devinait la jeune femme derrière elle. Si elle avait été véritablement polie, elle lui aurait proposé de s’asseoir…bah, elle le ferait tout à l’heure !

« L’orage…le tonnerre…c’est comme un chant. Une douce et mélodieuse voix. Mais on se rend compte qu’elle peut être terriblement dangereuse ! C’est cela la vrai beauté dans le monde…vous ne trouvez pas ? »

La jeune prêtresse poussa un profond soupire avant de faire le signe de la croix de sa main droite. Enfin elle se retourna, le visage serein mais le regard très…provocateur. Elle passa son indexe entre ses lèvres avant d’enrouler une mèche de cheveux autour de celui-ci, par coquetterie sans doute. Seule à seule avec cette inconnue, Divya avait soudainement envie de tout connaître d’elle. Elle aimait le mystère, bien que cette femme ne semblait rien avoir de si particulier. Pourtant c’était elle qui avait poussé la porte de son église. Divya ne lui voulait pas du mal…mais elle adorait jouer à des jeux aussi étranges qu’inquiétant.

« Mais je dois vous ennuyer avec mes sottes paroles ! Puis je connaître les raisons qui vous ont poussé à appartenter ces chemins avant que la pluie ne vous surprenne ? »